Le département des Pyrénées-Orientales est situé au sud du Sud de la France. Sans être chauvine, c’est un véritable trésor et pour cause, hier j’étais à Banyuls sur Mer pour découvrir le musée Maillol. Laissez-moi vous dire que quand vous êtes sur la route juste avant d’arriver à Banyuls et que vous découvrez cette sublime vue !
Situé au bord de la Méditerranée ce petit bout de paradis, mérite d’être connu. En effet, outre son vignoble qui, je vous l’assure, n’a rien à envier aux grands crus (parole d’amatrice), Banyuls a vu naître Aristide Maillol, ce fabuleux sculpteur qui nous décomplexe toutes ! Soyons honnêtes, enfin un homme qui aime la femme comme elle doit être !
La cerise sur le gâteau ou sur la Rousquille* devrais-je dire, c’est que la visite du musée peut être effectuée par Jean-Marie Berta Maillol, qui n’est autre que l’arrière petit neveu d’Aristide Maillol !
A la sortie du Village de Banyuls sur Mer, je devine au loin le chemin de la liberté, celui de l’olivette de Maillol, celui qui lui permettait de s’évader lorsqu’il revenait de Marly-Le Roy (son atelier parisien).
A travers les chemins de terres, me voici arrivée devant le musée.
Par la petite porte je découvre les œuvres d’Aristide, cet homme né à Banyuls en 1861, village qui l’a vu aussi disparaitre à la suite d’un accident de voiture en 1944.
Aristide Maillol est le 4ème enfant d’une fratrie de 5 enfants, une famille instruite ou la curiosité et la lecture font parties du quotidien de l’artiste et de sa famille. Peintre jusqu’à l’âge de 40 ans, il se tourna vers la sculpture quand sa vue déclina.
C’est alors que la magie opère, je rencontre Jean-Marie, celui qui va me présenter Aristide !
Et là, ce qu’il va m’apprendre va bouleverser ma vision de ses sculptures (certes pas une vision d’experte mais ça, vous vous en doutiez).
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Aristide Maillol était un homme de formes, mais de formes géométriques. Ses sculptures étaient réfléchies, mesurées et pensées à travers des ronds, des carrés et des triangles. Il voulait remplir les formes, « remplir l’espace » avec toujours le souci du détail et des perspectives.
Car malgré ce que je pensais, ses modèles étaient fins et élancés.
Il avait tendance à exagérer les formes à travers ses canons de beauté : un buste de jeune fille avec des seins remontés et bien dessinés et un bassin de femme accomplie, rond, galbé et généreux comme la Méditerranée, comme une mère nourricière.
Ses personnages étaient sans fraude pour lui, pas de fleur ni de sourire, simples et nues,à hauteur d’homme pas de piédestal.
Sa muse, Dina Vierny, arriva dans sa vie presque par hasard. Il était de 60 ans son aîné et c’est grâce à un ami des parents de Dina et de Maillol que la rencontre pu se faire.
En effet, lorsque cet ami en commun vit Dina pour la première fois, il fut interpellé par la ressemblance avec les sculptures de l’artiste.
Celle-ci décida alors d’aller à la rencontre d’Aristide Maillol à Marly Le Roy.
Cet entretien qui devait durer 15 minutes durera 10 ans, elle deviendra même l’exécuteur testamentaire de la famille à la mort de Maillol. C’est elle qui, avec l’aide de Matisse remettra en état un local rue Jacob à Paris, lieu qui sera dédié à des expositions de l’artiste et œuvrera sans relâche à la reconnaissance de « son grand homme » obtenant d’André Malraux l’aide nécessaire pour installer les sculptures au Jardin des Tuileries.
Cette journée s’est terminée à la Cave Berta-Maillol, fief des Maillol où j’ai eu la chance de rencontrer Yvon Maillol petit neveu d’Aristide Maillol, personnage passionné, passionnant.
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